Masseria utopica
Les masserie sont des grands corps de fermes qui se sont développés depuis le Moyen Âge sur le territoire de la région des Pouilles comme des citadelles autosuffisantes parfaitement insérées dans leur environnement. Aujourd’hui ces bâtiment sont en déclin, soumis à des mutations urbaines très fortes et à un tourisme en pleine expansion. La masseria utopique questionne la future utilisation de ces bâtiments. C’est l’hypothèse d’un objet fractal, à différentes facettes, qui se nourrit et puise dans un territoire contradictoire. La pensée archipélique d’Édouard Glissant devient un processus méthodologique dans l’étude de ces bâtiment. À savoir, explorer l’imprévu au sein d’un chaos du monde (en l’occurrence la société de consommation italienne) et opérer un travail de circulation d’idées, de superpositions, d’associations pour laisser place à des parcours inédits.
La masseria utopique est un objet hybride, qui s’inscrit dans la matérialité du monde, capable de se recomposer en permanence dans une démarche riche et pleine. En son sein, elle présente des programmes antagonistes : accueil pour réfugiés, une structure hôtelière luxueuse, un pôle de production pour une agriculture durable. Dans cette citadelle hybride cohabitent des touristes, des migrants, du personnel saisonnier, des immigrés, des ouvriers agricoles...La masseria utopique est une tentative de prendre en compte toutes les couches et la complexité du territoire. Elle est une renégociation par rapport au monde, qui accepte la nuance et fait état de ce qui résiste et peut résister au contexte.